Gaz de Pétrole Liquide (GPL)
1. Historique
les premiers moteurs de ce type datent
de 1920 . Ils ont cependant évolué, en profitant des innovations
concernant le moteur à essence classique. L'électronique et
le pot catalytique on autant transformé les moteurs à essence
que les moteurs GPL.
GPLc signifie Gaz de Pétrole Liquéfié carburant.
Le GPLc est un mélange gazeux composé de 50% de butane (C4H10)
et de 50% de propane (C3H8). En Italie ou dans d’autres pays européens,
les proportions peuvent varier.
Le GPLc est en général issu du raffinage du pétrole.
Il est maintenu et stocké à 10 bars environ à l’état
liquide.
Il existe plus de 4 millions de véhicules roulant au GPLc dans le monde
dont 1 million chez nos voisins italiens ! Le France reste à la traîne
avec seulement 110.000 véhicules équipés.
Les administrations ont des obligations :
L'article 8 de la loi de 1996 sur l'air incite les gestionnaires de parcs
automobiles publics à acquérir au moins 20 % de véhicules
à carburant propre - GPL, GNV, électricité.
2. Principe de fonctionnement
La bicarburation essence/GPLc nécessite la mise en place d’un
second réservoir.
L’approvisionnement du GPLc se fait par un orifice d’emplissage
spécifique (1). Le réservoir supplémentaire (2) est souvent
placé dans le coffre ou sous le châssis.
Le passage du GPLc à l’essence se fait automatiquement au cas
où le GPLc est épuisé. Un calculateur électronique
gère le système et assure un fonctionnement optimal du moteur.
Une jauge spécifique (3) se trouve sur le tableau de bord.
Le commutateur (4) situé au tableau de bord permet de passer manuellement
d’un mode de carburant à un autre, à tout moment (même
sur l’autoroute).
Le vaporiseur/détendeur (5) assure la vaporisation, la détente
et la régulation du gaz vers le moteur.
Les électrovannes (6) permettent l’alimentation alternée
du GPLc ou du super carburant. Elles ont une fonction de sécurité
quand le moteur est arrêté : les arrivées de GPLc sont
coupées.
3. Éléments rajoutés à une voiture à essence pour assuré le fonctionnement au GPL
Réservoir
Il est de forme cylindrique, placé dans le coffre, ou de forme torique,
installé à la place de la roue de secours.
Ses contraintes de constructions sont extrêmement sévères.
Dans une accident grave, les dangers se présenteront à bien
d'autres niveaux avant que la solidité du réservoir puisse être
mise en cause.
Plusieurs éléments viennent se greffer au réservoir,
comme le dispositif de limitation du remplissage à 85%,(qui évite
que le réservoir n'explose en cas d'incendie) , les dispositifs de
remplissage et de prélèvement du gaz, plongeant au fond du réservoir.
Ces fonctions sont parfois réunies dans une "polyvanne".
Un limiteur de débit, comme son nom l'indique, limite le débit
de fuite en cas de rupture des canalisations. Le carburant est donc prélevée
dans la phase liquide. Ce choix amène des contraintes supplémentaires
(puisqu'il faut de toute manière le vaporiser par la suite)
Électrovanne
Placée juste après le réservoir dans le trajet du gaz,
son but principal est de bloquer ou de laisser passer le GPL/C liquide, selon
que le moteur fonctionne en mode essence ou GPL par exemple. Au repos, elle
est fermée, ce qui est nécessaire à la sécurité.
L'ouverture est commandée par la centrale électronique.
On trouve en général un filtre et un décanteur pour purifier
le GPL/C, qui est toujours en phase liquide à ce niveau.
Vaporisateur Détendeur
Ce dispositif a pour but de rendre le GPL/C gazeux et de diminuer sa pression
jusqu'à environ la pression atmosphérique, faisant passer le
carburant de sa pression de stockage à sa pression d'utilisation. Il
est constitué de deux chambres qui fonctionnent chacune comme les détendeurs
qui accompagnent les bouteilles de gaz.
La première chambre se charge de la vaporisation du gaz. Or ce phénomène
de détente d'un fluide absorbe de l'énergie, c'est ce qui fait
marcher les réfrigérateurs! C'est pour cela que cet organe est
largement traversé par le liquide de refroidissement tout chaud qui
vient du moteur, sans quoi tout gèlerait.
Les éléments qui suivent concernent les voitures à injection, laissant de côté les modèles à carburateurs qui disparaissent au fur et à mesure de la généralisation des pots catalytiques, dispositifs qui exigent une gestion précise (et donc électronique) du mélange. Ce n'est donc qu'une solution technologique parmi d'autres.
Doseur-distributeur
Ce dispositif a pour but de répartir le GPL/C en égale quantité
aux différents cylindres et également de doser précisément
cette quantité. Un moteur pas à pas assure le déplacement,
via un système vis écrou, d'un vérin qui obstrue des
fentes réalisées dans l'alésage qui guide le piston.
On peut ainsi régler précisément la place qu'a le gaz
pour s'écouler, et connaissant sa pression, on peut déterminer
le débit.
( On constate que le gaz est fourni en continu, à la différence
de l'injection essence. Ceci est imposé par la compressibilité
importante du gaz)
Ce dispositif inclut également un servo qui peut bloquer le trajet
du gaz en cas de surcharge du moteur ou autres incidents, tout comme le fait
l'électrovanne précédemment décrite.( On constate
que le gaz est fourni en continu, à la différence de l'injection
essence. Ceci est du à la compressibilité du gaz)
Injecteurs
Disposés au même niveau que les injecteurs pour le circuit essence,
c'est à dire juste avant la soupape d'admission, ils ont un rôle
passif, ils guident seulement le gaz vers la chambre d'admission. Une membrane
joue le rôle d'anti-retour.
Éléments d'origine intervenant dans le fonctionnement au gaz
Sonde Lambda
Ce dispositif permet de connaître le taux d'oxygène dans les
gaz d'échappement (en réalité elle ne donne qu'une information
absence/présence, non quantifiée). Une présence d'oxygène
trahit un manque de carburant dans le mélange (essence ou GPL/C) et
l'absence d'oxygène traduit une combustion incomplète. L'idéal
est de rester à la frontière entre ces deux états, c'est
le travail de l'électronique.
4 . Avantages et inconvénients techniques
L'homogénéité du mélange air-GPLc donne une meilleure régularité du couple moteur aux bas régimes mais perd environ 5% de puissance à haut régime. Les reprises se font plus souples. Le fonctionnement du moteur est plus silencieux et les vibrations diminuent. Contrairement aux carburants classiques, la combustion du GPL ne laisse aucun dépôt (calamine) et procure au moteur et au lubrifiant une longévité accrue. Les révisions peuvent être espacées tous les 30000 km.
La surconsommation du GPLc de l’ordre de 15 à 20 % par rapport
aux carburants traditionnels est contrebalancée par un coût à
la pompe inférieur aux carburants classiques, et par l’amortissement
rapide de l’investissement. (40 à 50000 km en moyenne).
Il existe un inconvénient majeur à l’encombrement. Le
réservoir peut amputer le volume du coffre. Toutefois, les constructeurs
proposent dès la conception de leurs modèles une version GPLc
avec réservoir intégré. Il est possible de loger les
réservoirs sous le plancher. Il existe aussi des réservoirs
« toriques » qui prennent la place de la roue de secours, celle-ci
étant remplacée par une bombe anti-crevaison.
Pollution évitée :
Les gaz d'échappement sont exempts
de poussières, de plomb et de soufre.
Les émissions en oxyde de carbone sont réduites principalement
en circulation urbaine.
Le GPL carburant répond bien aux problèmes de pollution des
villes.
Par rapport au SP95, le GPLc permet une réduction des émissions
:
Oxyde d'Azote (NOx) de 15 à 40
%
Oxyde de Carbone (CO) de 20 à 60 %
Gaz Carbonique (CO2) d'environ 10 %
Hydrocarbure (HC) de 30 à 60 %
4. Avantages et inconvénients économiques
En plus d’être économique à la pompe, le GPL l’est
aussi à l’entretien.
Le prix du GPLc (3,32 à 3,71 FF) permet d'amortir rapidement le coût
d'équipement du véhicule.
Grâce aux dispositions fiscales, le GPL est le carburant le plus économique
du marché pour les entreprises et les particuliers.
Mesures fiscales pour les particuliers et les professionnels:
Pour les particuliers et les professionnels,
les conseils généraux peuvent exonérer de vignette, en
totalité ou partiellement, les véhicules les moins polluants,
dont ceux fonctionnant au GPLc.
Les conseils régionaux exonèrent partiellement ou totalement
la taxe proportionnelle sur la carte grise pour les véhicules fonctionnant
au GPLc.
Mesures fiscales réservées aux professionnels :
La TVA est récupérable à
100% pour tous les véhicules (non utilitaires) fonctionnant au GPLc.
Les véhicules mono-carburation (réservoir d’essence de
contenance inférieure à 15L) bénéficient d’une
exonération totale de la TVS (Taxe sur les Véhicules de Société).
L’inconvénient majeur est
que l’investissement initial est plus important, qui peut être
toutefois atténué par les avantages fiscaux et aides diverses.
De plus, l’amortissement du véhicule est plus rapide.
5. Vérités et contre vérités sur le GPL :
Les véhicules au GPLc sont dangereux.
La crainte d’une explosion est « purement française »
: en effet, le GPL est plus sûr que le super carburant.
L’épaisseur du réservoir de GPLc est six fois plus grande
que celle d'un réservoir classique.
Avant sa mise en place, le réservoir est soumis à 3 séries
de tests (résistance aux chocs [normes UTAC], résistance à
la pression et à la décélération [service des
Mines]).
Tous les véhicules ne peuvent pas fonctionner au GPLc.
La plupart des moteurs à essence équipés pour fonctionner
au Super sans plomb peuvent être équipés au GPLc. Seuls
les moteurs Diesel, dépourvus d’allumage, ne peuvent fonctionner
au GPLc.
Si l’on monte un système GPL sur un modèle neuf, on perd
la garantie constructeur.
La garantie du constructeur reste valable sur l’ensemble du véhicule,
à l’exception du système GPL qui lui est garanti par l’installateur.
Il est difficile de trouver du GPL carburant.
Il existe aujourd’hui plus de 1500 stations-service qui distribuent
du GPLc sur l’ensemble du territoire français.