Ford Fiesta 1600 (Groupe2)

Le rôle de Peter Ashcroft devient délicat lorsque la direction générale de l'entreprise décide d'engager les Fiesta en compétition. C'est la première fois que Ford va tenter de s'imposer avec des tractions. L'importateur espagnol Reverter a bien réalisé la transformation de quelques Fiesta 1300, début 1978, qui ont obtenu des résultats encourageants aux mains d'équipages privés, mais l'objectif consistait alors à contrer l'offensive des Renault 5 Alpine groupe 2 en Espagne et au Portugal. Les débuts officiels des Fiesta 1600 d'usine sont prévus à l'occasion du rallye des Mille Pistes 1978.
Elles sont engagées en catégorie Prototypes, mais ne courront pas, faute de mise au point. Ce sont finalement deux exemplaires homologués en groupe 2 qui débutent au rallye Monte-Carlo 1979, aux mains d'Ari Vatanen et du pilote metteur au point Roger Clark. Le projet initial vise à homologuer la Fiesta avec le moteur BDA 1 600, voire à greffer un turbo sur l'ensemble. Hélas, d'inquiétants problèmes de motricité apparaissent sur le prototype de développement, ce qui contraint les ingénieurs de Ford Boreham à limiter leurs ambitions en homologuant le quatre cylindres 1 600 cm uniquement disponible sur les Fiesta commercialisées aux États Unis. La transmission avait pourtant été étudiée avec le plus grand soin et, dans l'attente d'une boîte à cinq rapports, les Fiesta 1600 débutent en groupe 2 équipées d'une transmission à quatre rapports et d'un différentiel auto bloquant développé par Ferguson, qui agit par l'intermédiaire de silicones fluides. L'alimentation est également provisoire puisqu'elle fait appel à deux carburateurs double corps Weber dans l'attente d'une injection, la puissance atteignant alors 165 ch à 8000tr/min (contre 155 ch à 7500 tr/min avec les carburateurs). La lubrification sous pression est assurée par carter sec. Enfin, les suspensions comme le freinage sont réglables. Malheureusement, face aux Ritmo Abarth 130 TC et autres Golf GTI ou Renault 5 Alpine, les Fiesta manquent de puissance, et les pilotes, scandinaves pour la plupart, ne parviennent pas à s'adapter au pilotage d'une traction. Les Fiesta groupe 2 ne connaîtront pas une longue carrière sportive, excepté en Espagne où, confiées à la filiale Ford Reverter Iberica, elles obtiennent quelques jolis résultats, en particulier avec Salvador Servia au rallye Monte-Carlo en 1980 et 1981. Elles seront ensuite produites en série sous l'appellation XR2.



Fiche technique

Berline 2 portes
Structure : monocoque
Carrosserie : acier
Moteur: 4 cylindres transversal
avant
Cylindrée : 1 592 cm'
Alésage x course: 80,9 x 77,6 mm
Distribution : 1 arbre à cames latéral
spécifique, 8 soupapes
Taux de compression : 11,5/1
Puissance: 155 ch à 7500 tr/min
Couple maxi: 16,5 m.kg
à 5800 tr/min
Alimentation : 2 carburateurs
Weber double corps 45 DCOE
Allumage électronique
Transmission : deux roues motrices
(AV), boîte 4 rapports avec
autobloquant Ferguson
Suspensions: réglables; AV ?
triangles superposés ; AR ? barre
Panhard, amortisseurs Bilstein à gaz
Freinage : 4 disques (AV ventilés) avec
répartiteur réglable
Dimensions : longueur 3,75 m ;
largeur 1,56 m ; hauteur 1,31 m ;
empattement 2,28 m ; poids 775 kg


Si l'usine n'obtiend pas les resultats escomptés avec ses Fiesta 1600, les pilotes de la filiale espagnole trustainent les victoires de classe. Ici Servia au rally Monte-carlo 1982.

 

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